De Porto à Porto Santo …
Ce matin, grande décision, nous partons directement vers Madère sautant l’étape de Sésimbra.
Les vents sont à priori favorables, portant sous spi à 7 nœuds en moyenne. Le mail à notre routeur Etienne confirme les données.
Vite un petit commentaire sur le blog, un petit message aux proches pour que personne ne s’inquiète … branle bas de combat, le capitaine est sur le pont, on large les amarres.
La mer se rie de nous : près serré et 5 nœuds !
Le capitaine est furieux : « c’est toujours comme ça la voile, jamais comme prévu ! ». Mais la mer nous oblige à la patience et après 5 longues heures, la météo devient conforme aux prévisions.
Faire confiance, ne rien lâcher, s’adapter, des compétences qui rentrent en nous, peu à peu.
Premier jour : le jour des dauphins
Pour se faire pardonner, la nature nous offre ses joyaux. Nous sentons la vie océanique qui s’anime. Les chasses des oiseaux, les poissons qui sautent de temps en temps. Mais surtout, toute la journée, nous sommes accompagnés de bancs de dauphins.
Par groupe d’une vingtaine d’individus, nous les voyons venir du large. Puis, ils se regroupent et sautent autours de notre étrave. On pourrait presque les toucher. Ils jouent ensemble, se poursuivent, passent les uns sur les autres, cherchent constamment le contact physique. Puis tout à coup, plus rien. Ils sont allés pêcher ailleurs. Dans une heure ou deux, nous en verrons d’autres . Le spectacle se poursuit ainsi, tout au long de la journée.
Difficile de vous transmettre l’émotion qui nous envahit
On ne s’en lasse pas. On croit deviner de la joie, des jeux, de l’insouciance. Comme un groupe de gamins dans une cour de récré.
Concepts bien humains pour tenter d’approcher une réalité qui nous dépasse, mais nous éblouit.
Plus tard, nous devinerons des ailerons de quelques grosses bêtes au loin. Nous longeons les montagnes sous marines Ormond Seamond et l’on passe de 4 855 mètres à 5 mètres de profondeur. Quelle vie doit grouiller en dessous …
Jour 2 : la mer cette séductrice
Conditions idylliques : vent de travers, spi ou grand génois, belle allure à 8 ou 9 nœuds …
La mer est plate et le bateau file. Le soleil nous réchauffe agréablement
Bref, une pub pour les croisières Costa. Oui, on sait, le capitaine qui abandonne l’équipage, ce n’est pas l’exemple à suivre !
Coucher du soleil dans les tons rose argenté, comme un « voile de pétales d’amandier » [1]
Nuit pétillante, pleine d’étoiles qui se font concurrence à qui brillera le plus fort.
L’océan déploie ses plus beaux atours, comme pour nous faire promettre de bien le faire, ce tour de l’Atlantique. Pour nous mettre dans les rétines et dans le cœur ces belles images qui nous pousserons à revenir.
Jour 3 : Seuls au monde, enfin presque …
Depuis le départ de Porto, nous sommes proches de rails maritimes. Les bateaux de pêche ont fait place aux géants des mers. Ces énormes pétroliers, ou porte containers, traversent notre route. Parfois, certains se déroutent un peu pour nous laisser passer. De jours, mais surtout de nuit, ils sont impressionnants. On se sent tout petit dans cet immense océan.
Jojo, digne fils de Claude le régatier-pêcheur, nous attrape une magnifique dorade coryphène qui sera au menu de notre dîner. Vous retrouverez sa recette dans la rubrique « vos recettes »
Jour 4 : Baignade dans la dorsale
Jours d’accalmie : le vent tombe, tombe, tombe …. Le fier Abhaya résiste et parfois le spi nous permet d’aller aussi vite que le vent apparent … à 3 nœuds !
Notre régatier de capitaine est au taquet : « on ne lâche rien, je suis dessus ». On lofe, on abat, on brasse, on débrasse … puis à 18 H, on se rend à l’évidence le spi est rentré, remplacé par le moteur.
Notre Jojo national en profite pour aller se baigner dans une eau à 22 degrés et fait des essais de go pro.
Jour 5 : la croisière s’amuse !
On n’ose pas trop vous le dire, mais cette croisière, c’est le BONHEUR à l’état pur.
Les journées s’écoulent sans encombre : nettoyage et réparation du bateau, aujourd’hui re ralinguage des lazzy-bags (sous spi à7.5 noeuds, les connaisseurs apprécieront !)
Une navigation rêvée : sous spi avec une belle vitesse de 5 à 7 noeuds
La nature sous nos pieds : La mer nous montre ses richesses : une tortue est venue nous saluer tranquillement à quelques mètres du bateau. Gilles et Geoffrey ont à nouveau péché un très bon thon, puis une dorade coryphène (nous l’avons rejetée, faute de pouvoir la manger).
Du temps pour soi : Musique douce d’ambiance, quelques lectures, quelles siestes pour réparer les nuits hachées par les quarts
De la bonne nourriture pour apprécier la vie : au menu de ces 5 jours nous avons dégusté, un canard aux navets, un poulet au citron et champignons, des darnes de bonite aux olives noires et aubergines, du merlu aux asperges de Bernard, de la dorade de Jojo, du thon et courgettes au curry, de Jojo, du thon mariné, des cookies de Delphine …. Le moral de l’équipage est maintenu au beau fixe !
La terre s’annonce et l’on ne sait pas trop si l’on a vraiment envie de débarquer
Jour 6 : Porto Santo
Au matin on débarque dans le petit port de Porto Santo
Visite et repos
[1] Source Maud Fontenoy, je ne veux pas être accusée de plagiat, certains comprendront
Comments (4)
Salut et contents de vous savoir à Madère.
Nous sommes aux Iles Cies aux paysages splendides mêmes en gris et sombre, malheureusement le temps est pourri (coincés au mouillage par 35nds de vent et une pluie battante). Au programme jeux de société et far breton avant d’attaquer le Portugal.
Bon vent et profitez-en bien.
Chantal et Alain
Hello les Chocalam,
C’est super d’avoir de vos nouvelles. A ce que l’on voit, vous n’êtes pas trop gâtés par la météo.
Note option rapide est, pour l’instant, plus sympa car nous n’avons que du beau temps et on espère que cela va durer.
Dépêchez vous de nous rattraper, Profitez bien du far breton et bonne route jusqu’au Portugal
Bises des ABHAYENS
Magnifique, les dauphins, la tortue, la pêche , tout ce qui est décrit donne envie ! Profitez!
Vous avez connu cela à Tahiti ! On a pensé à vous en les voyant