Où sommes-nous ?

Saint Martin, escale technique

Saint Martin, la douloureuse

En septembre 2017, Irma a soufflé à plus de 300 kilomètres/ heure sur Saint Martin à partir de la côte ouest (Grand case, Anse Marcel). Tout est détruit, des containers de 40 pieds volent au-dessus des immeubles de 3 étages, plus de 1000 bateaux sont coulés, les autres perdent au moins leur mât rien que par la force du vent !

 

 

 

 

 

 

 

85 % des habitations sont détruites. Les stations de désalinisation (il n’y a ni source, ni rivière sur l’ile) sont touchées, plus d’eau potable, plus d’électricité, plus de liaison téléphonique, plus de vols à part sanitaires. Un véritable traumatisme qui est encore particulièrement présent dans l’esprit de tous les résidents. Nous les percevons tendus et toujours sur la défensive.

Saint Martin panse ses plaies

Nous sommes sur l’unique île partagée entre une partie française et une partie hollandaise. Pour effectuer la partition en 1817, les autorités ont envoyé deux coureurs avec un temps limité : le français est parti vers le Nord et le hollandais vers le sud.

Le coureur français a parcouru beaucoup plus de kilomètres que le néerlandais … La partie française est donc beaucoup plus grande !

Performants à l’époque, nous le sommes bien moins maintenant.

La partie française tarde à se reconstruire après Irma. 40 % de l’habitat a été construit sans permis de construire.  Les autorités ont tenté de faire appliquer la loi littorale : pas de construction en bordure de mer. Mais ici la plupart des maisons et appartements sont à quelques mètres de la mer. Alors appliquer la loi déclenche des émeutes. Nous avons donc l’impression de vivre dans un chantier à ciel ouvert. Les habitants sont courageux et se relèvent néanmoins.

L’escale technique :  refit complet du bateau et de l’équipage.

Nous sommes partis un 21 juillet et nous sommes un 21 janvier.

Pile, 6 mois de mer :  Cela use un bateau ! Alors on lui refait un check up complet : on court chez le maitre voilier et les différents ships, il faudra trouver un chantier !

Le maître voilier coud la grande voile pour y ajouter un troisième ris et remplace la bande anti UV de la trinquette. Il rajoute également des tissus armés de téflon aux endroits de raguage. Plus qu’à réarmer le bateau : une bonne demie journée d’efforts pour le capitaine rien que pour démonter et remonter la bôme au mouillage.

Il faut aussi songer à caréner car le bateau est très sale et une toilette s’impose. Après avoir fait le tour des chantiers, le capitaine choisit un chantier français aux prix abordables.

Nous restons plusieurs jours au sec dans le bateau au milieu du chantier qui ressemble à un cimetière pour bateaux. Des dizaines de bateaux sont empilés les uns à côté des autres dans un sinistre état d’abandon. Il y a du boulot pour Mettrie.

Ici tout est différent, nous retrouvons Antoine et sa femme, propriétaires du chantier qui tiennent un bar/chantier/boite à livres entre un étang et le bord de mer. Tout est détruit, sale, boueux et surtout ici, c’est le règne des moustiques.

On change également la chaine de 10 pour 70 mètres de nouvelle qui remplacent la nôtre qui était rouillée et raboutée par des maillons faibles. Nous serons plus sereins au mouillage par 30 nœuds de vent.

Le capitaine en profite également pour créer une fermeture de porte de descente plus solide que l’originale pour les jours à venir ou nous aurons à laisser Abhaya tout seul au port ou au mouillage.

Nous faisons également renforcer les bossoirs d’annexe qui montrent une certaine fatigue.

L’avantage à Saint Martin, c’est de trouver sur Marigot l’ensemble des prestataires nautiques compétents. Aussi, le Capitaine se lâche prévoyant que dans les mois prochains nous n’aurons plus cette opportunité.

Les aspects techniques, nous prennent du temps et nous laissent moins le loisir de nous promener.

Mais Saint Martin est aussi un endroit pour les gourmands et les gourmets. Nous découvrons Sol et Luna où un grand chef nous régale les papilles pour un menu du midi tout à fait raisonnable.

Grand décalage entre ce havre de paix haut de gamme et la vie dans la boue sur le chantier, à croiser des « voileux un peu roots » voir pire … et tout cela dans un merveilleux ballet de moustiques …

 

 

 

 

 

 

 

 

Un bien bel endroit en reconstruction !

Comments (5)

  • Yann says:

    Hello, que de noms d’escales qui sonnent tellement doux à nos oreilles. Des destinations de rêve… et merci de montrer aussi l’envers du décor et les difficultés. “La misère au soleil” … en quelque sorte.
    Cela fait 1 mois que je ne suis pas venu sur le blog, déjà … Trop d’agitations, de luttes, pour essayer de sauver les quelques bons aspects d’un système qui part en déliquescence…. Notre éduc nat’ est vraiment malmenée en profondeur. De blocus, en défilés, le moral et l’espoir sont piétinés sur les pavés d’un port balayé par la pluie. Vivement une éclaircie… Tout cela doit vous paraître bien loin et je suis désolé de mes mornes nouvelles. Enfin dans 1 mois on part au soleil … de l’autre côté de la planète, ajoutant ainsi notre part de CO2 au grand n’importe quoi mondial. Ah ah, je ne sais pas dans quel état d’esprit vous allez lire cela, mais je ne voulais pas plomber l’ambiance 🙂 Allez un petit Ti’Punch la dessus et le monde apparaitra plus gai ! Bonne escale … Le bateau est si impressionnant hors de son élément ! Bises, des Bises et rebises

  • Rose says:

    Hello Yann
    Oui, nous découvrons au fur et à mesure des façons de vivre très très différentes
    Après Saint Martin ses émeutes et sa reconstruction très lente, nous voici à Anguilla toute proche. La c est le paradis sauvage, propre gens charmants et souriants. Quel changement à 3 h de mer d écart !
    Alors si on peut vous apporter un peu de rêve et de sourire, c est notre façon de contribuer.
    Plein de courage et trois bisous

  • Jean-François says:

    6 mois déjà…
    Avez vous encore assez de place pour ranger tous ces merveilleux souvenirs.
    La lecture de votre blog nous permet de voyager à notre tour.
    Plein de bonnes choses pour la suite.
    Sommes impatients de la découvrir.

  • ROSELYNE NIEL says:

    Merci Jean François de nous suivre, la suite est déjà bien partie avec ce merveilleux coin de paradis qu’est Anguila

  • ROSELYNE NIEL says:

    Petite pensée tendre du capitaine pour toi qui te sait cerné par les c..s

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