La traversée du Capitaine
Traversée de l’Atlantique de Mindelo à Saint Anne
Rose ayant déjà tout dit, je ne rajouterai que quelques détails techniques et certains points qui me tiennent particulièrement à cœur.
2 157 Milles parcourus pour 2 082 sur l’orthodromie. L’allongement de 75 milles est due aux empannages faits à la recherche du meilleur angle au vent arrière. (Jamais à plus de 50 miles de part et d’autre de l’orthodromie, le plus souvent à une quinzaine de miles)
Temps : 13 jours et 23 heures en se freinant 7 heures pour arriver à 6 h 30 de jour et non à 23 H 30 la nuit, on aurait mis 13 jours et 16 H (Zut on aurait pu gagner 7 heures).
Vitesse moyenne : 6,44 nœuds ; De bonnes conditions de vent toute la traversée avec en moyenne 23 nœuds d’alizée. Deux ou trois jours de grains avant l’arrivée mais avec des rafales maximums à 37 nœuds. Une mer inconfortable, loin de la grande houle du large, que l’on attendait car celle-ci était croisée avec des trains de vagues de Nord-Ouest qui nous faisait partir en dérapage toutes les 5 à 10 minutes.
Des Pb techniques comme toujours, tellement 2000 miles ça use le bateau mais aussi les équipiers.
Une belle traversée en résumé avec une grosse Coryphène (124 cm) pêchée qui nous alimentera pendant 7 à 8 jours sous toutes formes de préparations.
Nous n’avons pas vu de baleines mais une bande de dauphins, à deux jours de l’arrivée, est venue nous saluer. Des oiseaux, inconnus de nous, nous ont également accompagnés toute la traversée avec des planés que nous ne pouvions qu’admirer et « envier ».
Donc une belle performance de voile pour les trois membres d’équipage d’Abhaya.
Une toute aussi belle et importante performance est celle de notre cuisinière qui nous a fait des repas de rêve. Jean Charles avait rebaptisé le cockpit : « les terrasses de l’Atlantique »
Dans le désordre : darne de coryphène à l’américaine, lentilles au chorizo, quiche lorraine, carpaccio de coryphène, papillotes de poisson, blanquette de veau, chili con carne, cassoulet, brandade de coryphène, rillettes de poisson … Fondant au chocolat, coulant au chocolat, crème fouettée glacée, crumble de noisette, gâteaux à la banane, galette aux pommes, brioche maison, pain perdu, gâteau aux épices … avec de petits apéritifs musicaux, ce fut un délice !
Pour ma part j’ai, en tant que skipper : angoissé, stressé, de tout ce qui pouvait nous arriver. Dans une vigilance permanente on écoute, on renifle, on scrute, on tente de percer ce futur proche dans lequel tout peut arriver. On est connecté physiquement au safran, à la quille de son coursier afin de réagir au plus vite pour ne pas que le ciel vous tombe sur la tête.
Car le lien avec son bateau est très fort, très ténu quasiment charnel pour un skipper. On ressent tout de lui et on souffre quand il souffre et on prend du plaisir quand il glisse et se faufile entre les vagues. 
Alors on comprend que l’on forme un couple que l’on est un peu des inséparables et qu’il faut prendre soin de lui.
On a donc du mal à se lâcher pour apprécier. On veut tellement ramener tout le monde en bon état, on veut que tout ce que l’on a consciencieusement préparé tienne. (et on s’en veux de ce que l’on a pu oublier) On a tellement entendu de récits catastrophes. Cette responsabilité de skipper, je peux vous le dire c’est une vraie responsabilité ! 
Puis le milieu est passé. Alors on se détend un peu, on « ose » penser en croisant les doigts, (et oui un skipper c’est très superstitieux) : « ça va le faire ! » On commence à apprécier le moment présent, l’immensité et la beauté de notre belle planète et de sa petite place personnelle dans ce grand tout.
On sent de plus en plus la fatigue mais on s’en fou car « ça va le faire ! », puisque chaque mile qui passe petit à petit nous rapproche de l’arrivée.
Et puis quand l’ancre est posée, quand la chaîne caresse le fond, quand le bateau devient silencieux, alors, là, on se dit : MERDE ça l’a fait !!
Merci donc à ma Rose pour tous ces bons moments, merci à Jean Charles d’avoir bien assuré à nos côtés et merci à mon ABHAYA d’avoir si bien navigué, tu es vraiment un bon bateau !
Comments (14)
Eh oui le Copain,
tu avais ton mot à dire et c’est si bien dit que les images ont défilé devant nos yeux comme une vidéo clip que tu nous aurais envoyée
Nous vous l’avons dit : Chapeau et même si d’autres avant ou après vous l’ont fait ou vont le faire, votre aventure est unique pour nous car vous nous l’avez partagée
Je vais vous dire : pour nous c’est mieux que le Vendée Globe à suivre.
Alors maintenant pensez aux fêtes, celle de Noël avec vos enfants et celle du Nouvel An avec les Copains, les Amis d’aventure, ceux qui vous croisent dans cette belle aventure, et vous savez le Nouvel An se fête jusqu’au 31 Janvier 2020.
Bonne Nuit les semi Terriens et les grands Marins
Bises
JOYEUSES FÊTES Les Chouchou avec un S ou un X
Un petit mot sincère, plein de vérités.
On a du mal à réaliser qu’on l’a fait mais ça doit être vrai puisqu’on est au soleil.
Bon Noêl à vous deux et plein de cadeaux la bas aux Fontenelles au pied du sapin
On vous embrasse très tendrement
Les Abhayens
Il a fière allure le CAPITAINE d’Abhaya, il peut être très fier de lui, de Rose et de son bateau.
CHAPEAU BAS, BRAVO et encore MERCI de nous avoir fait partager cette 1ère grande moitié de votre aventure .
Nous vous souhaitons un très bon Noël et une bonne fin d’année 2019. A très bientôt !!!!
Gros bisous
GG et Phil
Merci Gégé pour ce flatteur commentaire.
Bon Noêl à vous aussi sous le soleil de Nantes
Venez début Janvier, on va vous réchauffer!
Bisous
Coucou à vous deux ,
Belles photos , belle rédactions pour ces moments exceptionnels qui marquent une vie. Bravo.
L’arc antillais et un paradis pour y laisser sont sillage à terre comme en mer.
On pourrait facilement être tenté d’y passer une ou deux saisons.
Prenez le temps d’être kool.
Bise à vous deux
Tof et Amandine.
Brava bravo à toi le skipper…. Tu as bien bossé depuis la préparation jusqu’à.a cette arrivee a st Anne. Chapeau bas capitaine…
Et merci pour ces photos témoignage …
Et …. Joyeux Noel profitez en bien… Vous l’avez bien mérité. 😉
Bises et peut être à ….Pascale
Oui, la préparation n’est pas rien mais l’expérience des déboires rencontrés pendant des années de pratique sont de bons enseignants.
Merci Pascale de suivre ainsi nos aventures
On va bien profiter jusqu’aux prochaines grandes navigations du côté de Cuba.
Et à suivre Jusqu’à … te voir
Bise
Bravo à vous, merci de nous faire partager votre aventure. Que de bonnes choses pour la suite. Bises.
Christian
Salut les marin,
Je n’avais pas pris le temps de vous lire mais les vacances me permettent de rattraper mon retard sur votre aventure. Merci de partager cette belle épopée, vos sensations, vos états d’âme. On ressent le dimension spirituelle de cette traversée. Rêver est une chose mais réaliser apporte des émotions irremplaçables. Bravo. Je suis sûr que les fêtes ont une saveur particulière.
Je serai plus assidu à votre blog désormais.
Joyeuses fêtes.
Amicalement. Sylvain
Oui c’est vrai que sortir de nos zones de confort nous met e danger sur cette immensité. On voit bien qu’on est rien du tout, pas plus qu’un oiseau qui nous survole, qu’un poisson qui nous frôle.
Alors on fait comme eux, on profite de l’instant présent et on attend pas plus.juste cette nature qu’on a perdu de vue . Joyeuses fêtes toutes simples à mais déjà bien vivant
Plein de bises des Abhayens
Coucou les amis un bizooux de Marennes avec un temps gris
Nous préparons le réveillon du nouvel an.
Je vois que tout c c’est bien passé !
Merci pour vos nouvelles !!
Profitez bien et très bonnes fêtes pour ce soir.
Pleins de gros bizoooooux
Chris et Minou 😊😊😊😊😊
On espère, mais on en est sûrs que votre réveillon s’est bien passé ! Très belle année 2020, pleine de bonheur ! Des bisous
Tes commentaires Jean-Gilles me remettent en arrière. Ils sont si vrais, si bien ressentis. Au bout de quatre transats je ressens, comme toi, toujours les mêmes choses. Moins d’inquiétude (bien que je sois comme toi un peu angoissé !!) plus de plaisir de l’immensité et de la perte de la notion du temps (je suis un peu plus contemplatif). Je suis ravi que tu aies eu un peu moins de vent que nous en décembre 2017 et décembre 2019; la moyenne s’en ressent à peine mais le confort probablement oui !
Oui on a des relations charnelles avec son bateau d’ailleurs moi je lui parle et il me réponds ! On sent ce qui va, ce qui le fait souffrir, on est fier de sa résistance, on sait que pour avoir de la chance il ne faut négliger aucun détail; on vit sur le qui-vive.
Merci d’avoir su rendre cela au travers de tes mots, simples vrais et que dire de plus !
Bonne mer à vous deux
JL
Simplement en phase
Bien amicalement
Jean Gilles